2008/11/17

Etat des lieux

Voici les gênes que je ressens depuis les épisodes 2005 (je ne les ressentais pas avant).
Je fais l'hypothèse qu'une partie est due aux médocs (teralithe + ziprexa), une autre due à une sorte de traumatisme suite aux crises de 2005. Cette seconde partie pouvant peut-être être soignée par une psychothérapie ?

Actuelles, génantes :
- réactions puériles
- pointes de déprimes incapacitantes
- procrastination, fuite des choses urgentes à faire
- manque d'initiative, passivité
- réticence à aller demander des choses aux collègues
- difficulté de concentration, pas de prise de notes, compréhension plus lente
- incapacité à faire 2 choses à la fois
- difficulté à lire longtemps
- difficulté à approfondir une idée, à exprimer ma créativité
- manque de recul
- difficulté à m'adapter à un nouvel environnement (je n'arrive pas à mettre à contribution mes bases le temps de trouver mes marques)
- oublis (rares heureusement) de prise des médicaments le soir

Actuelles, moins génantes :
- mutisme, manque d'expressivité
- difficulté à sortir du lit le matin
- vertige (impossible de skier)
- mémoire un peu génée, difficulté à retrouver le nom des choses
- difficulté à réagir du tac o tac
- maladresses, erreurs d'inatention

Par le passé, moins actuelles :
- angoisses obsessionnelles cristallisées autour d'un souci pro (impossible de dormir sans xanax, ...)
- tremblements occasionnels (impossible de tenir une tasse de café d'une seule main)
- eczema

2008/11/09

Psychose et foi

Il faut un acte de foi pour se dire que non je ne suis pas en crise. Il faut un acte de foi pour prendre des risques (parler en public malgré l'angoisse des trous de mémoire ou de l'apparition d'une crise). Il faut un acte de foi pour distinguer le stress et la folie. C'est bien le problème des psychoses : on n'en a pas conscience. Et avec la foi vient le doute.

2008/08/29

La bouteille

La bouteille est-elle à moitié vide ou à moitié pleine ? En période de dépression ou de stress, j'ai pu constater, objectivement, que mon interprétation rationelle d'une liste des tâches variait suivant mon humeur (au sens médical). Si je suis d'humeur positive, je conclus "il y a du boulot, mais il n'y a pas le feu au lac". Si je suis d'humeur négative, je conclus "on s'en sortira jamais, on va droit dans le mur". Tout ça en regardant le même document, dans les mêmes conditions. La réalité vraie est entre les deux, bien sûr, mais c'est assez vertigineux de voir à quel point mon analyse change, uniquement suivant mon humeur.

Parler noircit le tableau

Le simple fait de parler de tout cela noircit le tableau. Je vis bien, je suis globalement heureux. Il est aussi possible que j'aie tendance à occulter les problèmes, à les oublier, à les remettre à plus tard. J'avais envisagé une psychothérapie, vais-je mener à bien ce projet ? Bref, toujours pareil : quelle que soit l'axe retenu, le doute est toujours possible.

2008/08/08

Pure panique

Lors d'une crise de manie (première des deux crises de 2005), j'ai vécu un instant de pure panique, très pur, où l'univers entier s'est réduit autour de moi jusqu'à obturer complêtement mes sens. Je me souviens avoir crié. J'étais totalement démuni. Heureusement, mes parents étaient là et m'ont donné quelque chose. Je n'oublierai jamais cet instant.

2008/08/07

Je n'aime pas que D pense que je débloque

Je n'aime pas que D pense que je débloque, que je suis en train de démarrer une crise de manie. Souvent, quand je le contredis, ou quand je commets une erreur d'inattention, il pense que je suis en train de déraper, que c'est le début d'une crise. Cela arrive en particulier quand, pour ses raisons, il va mal. Je déteste ça. Je déteste sa suspicion, je déteste être obligé de me justifier au vol.

2008/08/04

Bipolarité et travail

Quand on a comme moi tendance à l'anxiété, à monter en épingle les préoccupations professionnelles, on pourrait croire qu'il vaudrait mieux éviter les boulots trop stressants. Malheureusement, pour maintenir mon revenu, il faut un minimum de stress. Par ailleurs, à trop baisser la barre, je pense que je me replierais sur moi. Il faut faire un effort pour se raisonner, et pour ce faire, il faut être sollicité, mis à l'épreuve, un minimum. Tout est affaire de dosage.
Idem pour l'aspect manie. Par exemple, si je participe à beaucoup de réunions, j'ai tendance à sentir l'excitation monter. A moi de me mettre en retrait, de faire retomber la vapeur.
Après, il y a un autre aspect à la question . Même si je suis bipolaire, j'estime avoir le droit de travailler. Mais n'est-ce pas léser mon employeur, avec tous les problèmes annexes qui m'occupent l'esprit et m'empêchent de me concentrer sur l'essentiel, i.e. le travail ?

2008/08/01

Manie vs dépression

La manie et la dépression sont deux déséquilibres du moi. Dans la manie, le moi est trop fort, il déborde des limites. On parle à tout le monde, on a l'impression de reconnaître des gens dans le métro. On est trop vif. Dans la dépression c'est l'inverse. On parle avec peine, même si on connait les gens, on se sent désespérément seul. On est trop lent.
Dans la manie, a force de s'agiter et de passer du coq à l'âne, on perd le fil, on se disperse, on ne fait plus rien. Dans la dépression, ce sont toujours les mêmes pensées qui tournent en boucle, comme si on était une machine à broyer du noir.

Avant/après

Il y a un avant et un après 2005 (deux crises de manie séparées par une dépression). Avant j'écrivais, depuis je n'écris plus. Avant je passais des heures à programmer, ma passion, maintenant je ne le fais plus qu'épisodiquement. Alors ? Est-ce une sorte de traumatisme ? Est-ce l'ajout du zyprexa ? Ou bien est-ce l'âge ? J'ai du mal à m'investir dans un projet, à me concentrer alors qu'auparavant cela coulait de source (j'avais plutôt du mal à m'arrêter). Peut-être était-ce une forme de mini-manie, mais en tous cas, c'était agréable et constructif.

2008/07/30

Je vais bien

C'est comme de se dire "je vais bien". Est-ce qu'on va bien ou est-ce qu'on a (désespérément) envie de bien aller ? Comment savoir ? Est-ce que je ne suis pas sciemment en train d'évacuer des symptômes qu'il faudrait soigner ?

Comment savoir ?

C'est un problème très général. Quand on affronte une difficulté, quand on doute de soi ou de certaines de ses capacités (concentration, prise d'initiative, esprit de synthèse, ...), est-ce du aux médicaments ? à la maladie ? à rien de tout ça ?
Est-ce un passage à vide "normal" ou une petite dépression ?
La maladie a bon dos, mais d'un autre côté elle a bien un impact.

2008/07/29

Camisole chimique

Ca veut dire ce que ça veut dire. Les neuroleptiques (et dans une certaine mesure les thymorégulateurs) sont une forme de camisole. On ralentit le cerveau en attendant que la crise passe et qu'il retrouve le droit chemin. Que dire des cas, comme le mien, où on prescrit ces médicaments sur une longue durée ? A la longue, j'oublie. Les limitations que je constate s'estompent un peu. Mais je reste sous influence.

Véhicule

Un peu de métaphysique. Notre corps, notre esprit ne sont qu'un véhicule habité par nos âmes (c'est du bouddhisme de bazar). Il se trouve que dans certains cas, dont le mien, ce véhicule est sujet à des fluctuations, bipolaires. L'âme s'estompe, prend son mal en patience et attend le passage de la vague. Car il y a toujours un après la vague. Et un retour de l'âme aux commandes.

2008/07/24

D.

Je crois qu'il vaut mieux que D. ne lise pas ce blog. Il est déjà suffisament inquiet à mon sujet. Il me demande si ca va tous les jours, il surveille mon sommeil (un mauvais sommeil est à la fois un indicateur d'une crise de manie et une cause de celle-ci).

Procrastination

Cette tendance à la procrastination est apparue chez moi lors de ma dépression en 2005 (entre deux épisodes d'hypo-manie). Je fais une liste de choses à faire pour le boulot, et rien n'avance. Le temps passe. L'urgence augmente. Rien n'avance, ou si peu.

En 2005, cela pouvait s'expliquer (je traversais une période d'anxiété du à un stress intense). Depuis, est-ce le zyprexa ?, je souffre moins du stress.

Je ne crois plus que cela soit le stress qui me paralyse. Il y a quelque chose dans le rapport au temps, dans l'auto-organisation. Quelque chose dans le rapport au travail (est-ce que je le prends au serieux, est-ce que j'arrive à me concentrer pour me projeter dans les contraintes professionnelles, est-ce que je suis comme par le passé sensible aux alertes que mon bon sens lançait quand une échéance se rapproche). Je cherche. Il y a aussi peut-être un niveau d'exigence trop élevé (je m'impose un niveau trop haut, donc je ne l'atteint pas, donc je suis démotivé). Ou bien un manque de confiance en moi, une peur du jugement des collègues. Bref, c'est une prévision qui cause sa réalisation : j'anticipe l'échec, créant ainsi les conditions l'échec.

Il y aurait une autre piste, qui est que ce travail me plait assez peu. Cela expliquerait un manque de motivation et mon peu d'empressement.

Comment savoir ?

2008/07/23

Jeu de mots

Je viens de comprendre un jeu de mot dans le titre que j'ai choisi pour ce blog. Je m'écrie "Je suis bipolaire !". C'est vrai que c'est un appel dans le vide. Envie d'échanger, envie d'être questionné, compris.

2008/07/16

Article de wikipedia sur la manie

Juste pour signaler l'article de wikipedia sur la manie que je trouve particulièrement bien fouillé. On connait beaucoup moins ce pôle que l'autre (la dépression).

2008/07/13

Création du blog

Cela fait quelques mois que j'essaie de trouver quoi écrire, et c'est toujours le même sujet qui revient plus ou moins déguisé.
Comme je ne sais pas comment le traiter sous forme romancée, je commencerai par un blog.
Pour déflorer le sujet : je souffre d'un désordre bipolaire (avant, on aurait dit que je suis maniaco-dépressif), malgré cela, je suis intégré : j'ai une vie de couple, un métier, etc... Je prends pour cela un traitement "a vie", deux "thymoregulateurs", régulateurs de l'humeur qui me stabilisent bien (pas d'incident depuis 2005).
Il reste que j'ai un vécu un peu particulier. J'espère que mes lecteurs intéressés se retrouveront dans mon exemple, ou retrouveront leurs proches qui souffrent de cette maladie.