2009/05/22

Gymnastique du cerveau

Quand on est down ou gené par les médocs, il faut ouvrir son esprit, le développer, comme si on déroulait un parchemin ou si l'on dépliait un mouchoir pour qu'il prenne peu à peu son ampleur. S'ouvrir. L'intuition, la créativité revient un peu. Du coup le moral remonte un peu.

Quand on est up, il faut se replier, se retirer, se renfermer, comme si on ré-enroulait le tapis pour le ranger dans un coin. Laisser filer les idées qui viennent, elles n'ont aucun intérêt. Se fermer, comme on verrouille une serrure. La crise passe.

Quelqu'un de normal n'a pas connaissance de cette gymnastique, à part peut-être les artistes.

2009/05/21

Prothèses informatiques

Après la camisole chimique, voici les prothèses informatiques pour nous qui sommes handicapés de la mémoire ou de la concentration :
- les listes de tâches, avec date de création de la tâche, priorité, gravité sous excel. Mettre les détails dans un commentaire pour que la liste complête s'affiche dans un seul écran. Cela permet d'avoir une vision d'ensemble pour prioriser, ce que je n'arrive pas à faire sinon.
- les outils de mind mapping, comme xmind pour coucher ses idées (laborieuses) sur le papier, les agencer, les retrouver.
- toujours préparer ses réunions par écrit : ordre du jour, argumentaire. Toujours faire un compte rendu à peine la réunion finie (ne pas attendre le lendemain)
- avoir ses checklists de choses à vérifier quand on fait une action (par exemple préparer ses bagages)
- coucher graphiquement sur le papier la compréhension que l'on a des choses, de l'organisation, du process
- imprimer les tables des matières des documents que l'on a lus pour avoir une vision d'ensemble
- tenir un catalogue des fichiers avec l'endroit où ils sont classés et leur contenu

Ces outils sont utiles aux gens normaux, mais peuvent nous permettre de compenser.

Une autre option que je suis ces temps ci, et qui est très discutable, c'est de ramener du boulot le week-end, puisque je n'arrive pas à travailler à 100% dans le temps que je passe au boulot.

Enfin, tenir un blog sur son état, cela permet au fil du temps de voir l'évolution de sa perception de soi. Cela permet aussi de rencontrer des gens :-)

2009/05/16

Le brouillard

Je crois que c'est l'expression qui caractérise le plus ce qui m'est tombé dessus depuis 2005, et dont l'intensité fluctue. Concentration, investissement personnel, passage de l'idée à la décision et de la décision à l'action, tout est freiné. Plus ca va mal, plus le brouillard s'épaissit, plus ca va mal. Parfois il se dissipe presque, j'y vois clair, je sais ce que je veux, j'agis. Ca ne dure pas toujours malheureusement. Est-ce les médicaments ? la bipolarité ? En tout cas c'est une donnée. Et comme par hasard, plus je suis soumis à un stress important (conflit, soucis professionnels, ...), plus c'est épais.

2009/05/04

Là où on ne l'attend pas

Comme quoi il faut rester prudent.

Il y a quelques jours, j'ai fait une espèce de fixation sur le tome 2 de la série de bouquins Twilight, où l'héroïne se faisait larguer par le héros. Cela m'a rappelé une rupture passée. Et je me suis (presque, heureusement) persuadé que D. allait me quitter. 

Et puis ça a passé. Il ne m'a pas quitté, et le soufflé est retombé.

La psychose vient à chaque fois par un axe où on ne l'attend pas.

Etat des lieux (2)

Petit addendum à l'état des lieux :
- je percois maintenant les "alertes" qui sont le début du processus de prise d'initiative, mais ne les prends pas encore en compte. Il faut que je me fasse violence pour les noter sur le champ pour pouvoir les intégrer à ma liste de tâches.
- il y a du mieux sur la prise de notes en réunion mais ce n'est pas encore ça.
- il y a du mieux sur l'investissement/la concentration. J'arrive à lire un magazine moyennement intéressant sans m'interrompre au bout de deux pages.
- léger retour du tremblement, temporaire apparemment.
- je continue à faire des "fumbles" (erreurs ? maladresses ?) en période plutôt down, ce que D. détecte inconsciemment. Il passe alors son temps à me faire des reproches, ce qui m'enfonce un peu plus. Je ne lui en veux pas. C'est mécanique.
- toujours pas de psychothérapie, je ne sais pas ce que j'attends. Peut-être un peu peur d'être destabilisé, remué, et que cela ne déclenche quelquec chose
- le stress pro croît (mais il y a des raisons pro à cela), du coup recours à nouveau au Xanax pour dormir. Pas trop d'effet secondaire le lendemain.

J'y vois un mieux.

2009/05/02

Fausses idées

Un post un peu "réac" une fois n'est pas coutume :
Quelques fausses idées sur lesquelles j'essaie, difficilement, de revenir :
  • Utiliser le Xanax le soir chaque fois que l'on est trop stressé ne résoud pas le problème qui cause le stress. Ca prive du stress dans son rôle de moteur pour l'action. C'est le début de la fuite. Petit bémol: être paralysé par l'angoisse ne sert à rien
  • On dit qu'en cas de dépression il ne faut pas hésiter à lever le pieds. Le problème c'est que cela revient à renoncer au principe selon lequel on doit s'investir à fond dans ce que l'on fait tout le temps. Une fois la dépression partie, on est tenté de continuer à lever le pied.
  • Si ca va trop mal, je ferai une depression et je serai arrêté. Cette échapatoire empêche de se mobiliser.
  • Ce n'est pas parce que, suite à la maladie ou à un fond dépressif, on a des problèmes relationnels que l'on est dispensé de trouver des solutions de contournement à moyen terme pour que le travail avance quand même.
  • L'usage (très soft par ailleurs) d'un neuroleptique comme le Zyprexa n'explique pas toutes les lacunes. Le manque de rigueur, de recul, de professionnalisme sont d'autres explications plausibles.