2011/11/09

Vaccin



La psychoéducation repose sur l'idée qu'un homme averti en vaut deux.
Je pense qu'il faut voir cela comme un vaccin.
A chaque crise (maniaque ou dépressive), en sortant de chaque crise plutôt, le bipolaire doit faire un travail rétrospectif d'analyse.
Ce travail est douloureux, car il revient pour un maniaque à réaliser quel niveau de délire a été atteint.
Le but de ce travail est d'apprendre.
Apprendre les signes avant-coureurs ou les symptômes une fois que la machine est lancée.
Réfléchir sur les erreurs. J'aurais du annuler cette sortie ou cette réunion. Etc...
Mettre en place un certain nombre d'indicateurs, pour l'avenir, qui lèvent l'alerte.
Tout le monde n'a pas un entourage sur lequel se reposer pour détecter les crises.
Et l'entourage n'est pas fait pour ça.
L'entourage doit, dans la mesure du possible, être protégé.
L'idée c'est d'apprendre à se connaitre en tant que patient, comme un diabétique se connait au niveau du glucose.
Et d'apprendre de chaque crise.
Comme l'organisme apprend de chaque microbe rencontré.

Toujours pareil



Ma mère est hospitalisée, en phase maniaque.
Cela me donne une occasion, dont je me serais bien passé, de voir une phase maniaque de l'extérieur.
Ce qui est sidérant, c'est de voir à quel point toutes les phases maniaques des gens que je connais se ressemblent.
Comme si la maladie agissait à chaque fois sur les mêmes parties du cerveau.
  • projet à moitié insensé : le bon sens qui censure certaines idées n'agit plus
  • logorrhée : on n'écoute plus son interlocuteur, on ne se censure plus sur la durée des prises de paroles
  • sommeil : on ne s'étonne pas de ne pas dormir du tout la nuit
  • entourage : on n'intègre plus comme des données fiables les retours de l'entourage qui vous trouvent excité
  • émotions : on cherche les émotions fortes, on ne s'étonne pas de bouffées très prononcées sur des sujets annexes
  • etc...
J'aimerais vraiment savoir comment ca fonctionne, parce que c'est vraiment toujours pareil. Alors que le délire que l’on se fait, le « trip » est lui à chaque fois différent.