2008/08/29

La bouteille

La bouteille est-elle à moitié vide ou à moitié pleine ? En période de dépression ou de stress, j'ai pu constater, objectivement, que mon interprétation rationelle d'une liste des tâches variait suivant mon humeur (au sens médical). Si je suis d'humeur positive, je conclus "il y a du boulot, mais il n'y a pas le feu au lac". Si je suis d'humeur négative, je conclus "on s'en sortira jamais, on va droit dans le mur". Tout ça en regardant le même document, dans les mêmes conditions. La réalité vraie est entre les deux, bien sûr, mais c'est assez vertigineux de voir à quel point mon analyse change, uniquement suivant mon humeur.

Parler noircit le tableau

Le simple fait de parler de tout cela noircit le tableau. Je vis bien, je suis globalement heureux. Il est aussi possible que j'aie tendance à occulter les problèmes, à les oublier, à les remettre à plus tard. J'avais envisagé une psychothérapie, vais-je mener à bien ce projet ? Bref, toujours pareil : quelle que soit l'axe retenu, le doute est toujours possible.

2008/08/08

Pure panique

Lors d'une crise de manie (première des deux crises de 2005), j'ai vécu un instant de pure panique, très pur, où l'univers entier s'est réduit autour de moi jusqu'à obturer complêtement mes sens. Je me souviens avoir crié. J'étais totalement démuni. Heureusement, mes parents étaient là et m'ont donné quelque chose. Je n'oublierai jamais cet instant.

2008/08/07

Je n'aime pas que D pense que je débloque

Je n'aime pas que D pense que je débloque, que je suis en train de démarrer une crise de manie. Souvent, quand je le contredis, ou quand je commets une erreur d'inattention, il pense que je suis en train de déraper, que c'est le début d'une crise. Cela arrive en particulier quand, pour ses raisons, il va mal. Je déteste ça. Je déteste sa suspicion, je déteste être obligé de me justifier au vol.

2008/08/04

Bipolarité et travail

Quand on a comme moi tendance à l'anxiété, à monter en épingle les préoccupations professionnelles, on pourrait croire qu'il vaudrait mieux éviter les boulots trop stressants. Malheureusement, pour maintenir mon revenu, il faut un minimum de stress. Par ailleurs, à trop baisser la barre, je pense que je me replierais sur moi. Il faut faire un effort pour se raisonner, et pour ce faire, il faut être sollicité, mis à l'épreuve, un minimum. Tout est affaire de dosage.
Idem pour l'aspect manie. Par exemple, si je participe à beaucoup de réunions, j'ai tendance à sentir l'excitation monter. A moi de me mettre en retrait, de faire retomber la vapeur.
Après, il y a un autre aspect à la question . Même si je suis bipolaire, j'estime avoir le droit de travailler. Mais n'est-ce pas léser mon employeur, avec tous les problèmes annexes qui m'occupent l'esprit et m'empêchent de me concentrer sur l'essentiel, i.e. le travail ?

2008/08/01

Manie vs dépression

La manie et la dépression sont deux déséquilibres du moi. Dans la manie, le moi est trop fort, il déborde des limites. On parle à tout le monde, on a l'impression de reconnaître des gens dans le métro. On est trop vif. Dans la dépression c'est l'inverse. On parle avec peine, même si on connait les gens, on se sent désespérément seul. On est trop lent.
Dans la manie, a force de s'agiter et de passer du coq à l'âne, on perd le fil, on se disperse, on ne fait plus rien. Dans la dépression, ce sont toujours les mêmes pensées qui tournent en boucle, comme si on était une machine à broyer du noir.

Avant/après

Il y a un avant et un après 2005 (deux crises de manie séparées par une dépression). Avant j'écrivais, depuis je n'écris plus. Avant je passais des heures à programmer, ma passion, maintenant je ne le fais plus qu'épisodiquement. Alors ? Est-ce une sorte de traumatisme ? Est-ce l'ajout du zyprexa ? Ou bien est-ce l'âge ? J'ai du mal à m'investir dans un projet, à me concentrer alors qu'auparavant cela coulait de source (j'avais plutôt du mal à m'arrêter). Peut-être était-ce une forme de mini-manie, mais en tous cas, c'était agréable et constructif.