2009/12/22
Visage
Certains matins, je me trouve gros, avec un nez proéminent et des traits grossiers.
D'autres matins je me trouve beau, avec un visage séduisant et une silhouette sympa.
Je pense que mon appréciation de mon physique varie avec mon humeur (au sens psy).
Si je suis un peu down, dans l'auto-dépréciation, je ne me trouverai aucun charme.
Si je suis un peu up, dans l'auto-surévaluation, je me trouverai plein de charme.
Peut-être est-ce un nouveau indicateur à utiliser dans l'évaluation de mon humeur ?
2009/11/08
Up or not Up ?
Il suffit d'un labsus, ou d'une réponse à côté, ou d'un acte manqué.
Et là c'est l'escalade. Les reproches. Menace larvée de séparation.
Alors de deux choses l'une :
- soit je suis up, et l'escalade est tout sauf ce qu'il me faut (cf bouquin du Docteur Gay)
- soit je ne suis pas up, et l'escalade n'est pas légitime.
Difficile de lui faire entendre ça.
2009/10/09
Une petite poussée vers le up
Je l’avais évoqué avec mon psy, et les éléments qui ont suivi m’ont donné raison. Au sein de ma boîte je commence à être reconnu, et à essayer de pousser des projets en plus du boulot normal. Rien que de très normal.
Ce genre de situation par contre me rappelle un peu 2005 où ca partait dans tous les sens. L’idée avec les SSII c’est que pour pousser des projets en plus, il faut travailler plus. Donc suractivité, idées sur les projets tout le temps.
L’avant dernière nuit, j’ai donc eu du mal à dormir. Donc petite inquiétude (tout ça n’a pas échappé à D.). Hier soir somnifère, rien fait sur ces projets.
Je pense que ça va mieux.
Je pense aussi que je suis heureux quand je pousse ces projets, donc qu’il va falloir trouver un mode de fonctionnement équilibré.
Il faut dire que c’est temps ci, le travail normal est assez lourd (pour deux semaines).
2009/10/03
Retour à la normale
Moral bon, malgré un certain stress au boulot.
Pas d'angoisse, juste une préoccupation en tâche de fond.
Pas de créativité délirante non-plus.
Quelques ratages au niveau cognitif, mais rien de grave.
Du coup, rétrospectivement, j'étais un peu up juste avant le post précédent.
Ca se voit toujours a posteriori.
2009/09/28
J'aimerais vivre tout le temps comme ça
J'ai même dit à mon psy que je me trouvais un peu trop up, que ca me rappelait 2005, avant les crises de manie.
La pêche, des idées de programmes informatiques.
Entretien annuel qui se passe vraiment très bien.
Des projets au boulot, en plus du taf normal (d'où mon "inquiétude" : suractivité).
Chaque soir quelque chose d'intéressant à réfléchir, des projets.
J'aimerais vivre tout le temps comme ça.
Ce matin, petit coup de blues pour tempérer le tout.
Et puis je vais changer de mission, donc nouveauté, donc angoisse, donc inconfort.
That's my life.
2009/09/06
Un petit mieux
Je crois que c'est parti d'un rdv chez mon psychiatre.
Vous n'êtes pas dépressif, m'a-t'il dit.
Du coup, je prends une certaine distance avec mes inquiétudes, mes auto-diagnostic.
Et puis je réalise, à 37 ans, que je suis adulte.
Que mes réticences doivent être dépassées.
Que c'est ainsi.
Et cette évidence prend, un peu, forme.
2009/08/15
Accro
Ca me prend un temps fou: je ne fais plus rien d'autre. C'est particulièrement criant en l'absence de D. qui est en vacances quelques jours sans moi.
J'imagine que c'est renforcé suite à mes difficultés avec D.
J'essaye bien de résister, mais... les résultats sont mitigés.
Rien à voir avec la bipolarité, mais à voir avec ma vie. Cela déséquilibre les choses. Cela relativise ma pureté, l'image que j'ai de moi.
Cela ne peut pas non plus faire de bien à ma relation avec D.
Et puis ça m'empêche de faire des choses plus durables, comme de me remettre à écrire. Pas le temps...
2009/08/10
Peut-être légèrement un peu up
Prises de bec avec D. (ceci dit le contexte étant ce qu'il est, ce n'est pas étonnant non plus)
Beaucoup d'humour au boulot, envie de parler aux gens. (on reste dans le raisonnable)
2009/08/02
Passivité
Je ne suis pas en dépression, même larvée, à ce que dit mon psy. Donc mes lacunes sont des lacunes, pas des symptomes.
Vivre en étant bipolaire
C'est très difficile quand on est bipolaire et que l'on se raccroche désespérément aux éléments positifs de sa vie de se dire que cette vie là peut et doit changer, évoluer. La stabilité que l'on recherche tant peut tuer une relation. Il faut aller au delà, prendre des initiatives, se remettre en question. Difficile, surtout quand vos souvenirs de crise de manie évoquent une remise en question générale et de grands projets.
Dark day
Pour ce qui est du zyprexa, l'arrêt aura duré... une semaine. J'ai eu un samedi une espèce de plongée dépressive avec anticipation de tout ce qui m'attendait (séparation, perte d'emploi, perte du refuge parental, clodo, mort). Du coup j'ai arrêté l'expérience. Le timing était mauvais. Je reprendrai le test, mais plus tard.
Un choix difficile que j'ai du faire ce jour là aura été de dire à D. : stop, arrête de m'engueuler sur tout ce que je n'ai pas fait comme il faudrait. Je vais mal, je vais de plus en plus mal, tu m'enfonce. J'ai repoussé ce moment autant que j'ai pu, car j'étais persuadé que l'idée que je sois down le ferait fuir. Malheureusement, la douleur était trop grande. En l'occurrence, pour l'instant, il n'a pas fui. Il m'a toujours dit qu'il me quitterait si je faisais à nouveau une crise (de manie). Encourageant, non ?
2009/06/29
On résiste
Malgré une pression côté perso démente (couple en danger, pour résumer), je poursuis mes efforts d'auto-amélioration, je tolère ce que je dois tolérer.
J'ai comme prévu arrêté le Zyprexa.
C'est assez paradoxal.
C'est le dernier moment où arrêter le Zyprexa (toutes mes certitudes perso ont été remplacées par des doutes).
D'un autre côté, pour être vraiment là, pour redresser la barre, j'éprouve le besoin de me cantonner à un seul thymorégulateur.
Au sens où je me demande si ce n'est pas mon côté mou du bulbe, peut-être induit par cette double médication, qui a engendré une partie du drame perso.
PS: Petit bémol : depuis l'arrêt du Zyprexa, je me réveille à 5h du matin, un peu angoissé. Le sommeil étant une nécessité absolue, c'est un peu bof. D'un autre côté, l'idée c'est bien de recommencer à vivre dans la vraie vie, à avoir de vrais reflexes de vie et non à fuir, à se prendre en charge, à affronter les problèmes, ... On va voir si ca dure.
2009/06/18
Pression
2009/06/09
Finalement...
Ce n'était pas D qui déprimait mais moi qui n'assurais pas côté perso.
Ce n'était pas le stress + un fond depressif, mais moi qui n'assurais pas côté pro.
Bref, je n'étais pas à la hauteur.
Et cette maladie, en remettant en question les alertes que je pouvais recevoir, m'a privé de la possibilité de prendre conscience de ça, de réagir.
Ou bien, autre possibilité, je suis simplement devenu mou du bulbe, peut être à cause des médicaments.
2009/06/08
Gros soucis
D'abord à la maison. Le couple avec D souffre de mon inertie toutes ces années. Il en a marre. Je dois absolument me remettre en question, changer d'attitude, etc...
Je vous dis pas l'inquiétude.
Et s'il partait ?
Et si cette situation déclenchait une crise ? (d'autant que le boulot va mal aussi) ?
Malgré tout, je m'accroche aux branches, j'essaie d'avancer, de resister, de changer (sans changer trop radicalement, genre remise en question mystique d'hypomane).
Que faire d'autre, après tout ?
Et puis j'ai déjà survécu à une rupture (antérieure à ma première crise il est vrai).
Ceci dit, je vais tout faire pour rattraper le coup.
2009/05/22
Gymnastique du cerveau
Quand on est up, il faut se replier, se retirer, se renfermer, comme si on ré-enroulait le tapis pour le ranger dans un coin. Laisser filer les idées qui viennent, elles n'ont aucun intérêt. Se fermer, comme on verrouille une serrure. La crise passe.
Quelqu'un de normal n'a pas connaissance de cette gymnastique, à part peut-être les artistes.
2009/05/21
Prothèses informatiques
- les listes de tâches, avec date de création de la tâche, priorité, gravité sous excel. Mettre les détails dans un commentaire pour que la liste complête s'affiche dans un seul écran. Cela permet d'avoir une vision d'ensemble pour prioriser, ce que je n'arrive pas à faire sinon.
- les outils de mind mapping, comme xmind pour coucher ses idées (laborieuses) sur le papier, les agencer, les retrouver.
- toujours préparer ses réunions par écrit : ordre du jour, argumentaire. Toujours faire un compte rendu à peine la réunion finie (ne pas attendre le lendemain)
- avoir ses checklists de choses à vérifier quand on fait une action (par exemple préparer ses bagages)
- coucher graphiquement sur le papier la compréhension que l'on a des choses, de l'organisation, du process
- imprimer les tables des matières des documents que l'on a lus pour avoir une vision d'ensemble
- tenir un catalogue des fichiers avec l'endroit où ils sont classés et leur contenu
Ces outils sont utiles aux gens normaux, mais peuvent nous permettre de compenser.
Une autre option que je suis ces temps ci, et qui est très discutable, c'est de ramener du boulot le week-end, puisque je n'arrive pas à travailler à 100% dans le temps que je passe au boulot.
Enfin, tenir un blog sur son état, cela permet au fil du temps de voir l'évolution de sa perception de soi. Cela permet aussi de rencontrer des gens :-)
2009/05/16
Le brouillard
2009/05/04
Là où on ne l'attend pas
Etat des lieux (2)
2009/05/02
Fausses idées
- Utiliser le Xanax le soir chaque fois que l'on est trop stressé ne résoud pas le problème qui cause le stress. Ca prive du stress dans son rôle de moteur pour l'action. C'est le début de la fuite. Petit bémol: être paralysé par l'angoisse ne sert à rien
- On dit qu'en cas de dépression il ne faut pas hésiter à lever le pieds. Le problème c'est que cela revient à renoncer au principe selon lequel on doit s'investir à fond dans ce que l'on fait tout le temps. Une fois la dépression partie, on est tenté de continuer à lever le pied.
- Si ca va trop mal, je ferai une depression et je serai arrêté. Cette échapatoire empêche de se mobiliser.
- Ce n'est pas parce que, suite à la maladie ou à un fond dépressif, on a des problèmes relationnels que l'on est dispensé de trouver des solutions de contournement à moyen terme pour que le travail avance quand même.
- L'usage (très soft par ailleurs) d'un neuroleptique comme le Zyprexa n'explique pas toutes les lacunes. Le manque de rigueur, de recul, de professionnalisme sont d'autres explications plausibles.
2009/04/25
Christian Gay (2)
Médicaments
2009/04/05
Une semaine infernale
Le boulot qui déborde de plus en plus, le retard qui se fait de plus en plus criant.
Au niveau stress, ca allait.
Au niveau sommeil, ca allait.
Au niveau organisation, productivité, c'était pas ça.
Beaucoup trop de temps perdu, ne va pas à l'essentiel.
Début de manie ?
Je me suis rendu compte que j'avais oublié de prendre mes médicaments un soir.
Je pense que c'est lié.
Même si le boulot va plutôt mal.
Bizarrement, ce week-end, l'esprit assez libre. Nous avions de la visite.
Tout semble aller mieux.
Nous verrons bien.
Diminuer le Zyprexa ?
[...]
On envisage très sérieusement de couper le Zyprexa (pour ne rester qu'au Lithium). Est-ce que je ne mets pas trop d'espoir dans cette perspective ? Est-ce que d'arrêter un traitement aussi faible (la moitié de la plus petite dose) va cahnger vraiment la donne ? Je serai peut-être un poil plus vif, mais les problèmes de fond resteront les mêmes : prise en charge non assumée, anticipation nulle, etc...
D'un autre côté, y a pas de raison. Après la crise de 2000, uniquement sous lithium, j'avais retrouvé, après quelques mois, l'usage de mes capacités. J'étais chiant, stressé, mais "normal".
On laissera juste passer le printemps : car mes crises ont à chaque fois commencé au printemps.
2009/01/07
Oscillations
- un plutôt up: Bon moral malgré un boulot chiant et stressant. En fait, j'occulte complètement le stress. Au niveau boulot, je ne stresse pas donc je remets. Donc tout va bien, mais je vais droit dans des problèmes par mes omissions. Plein d'idées, de projets. D. me trouve détendu, heureux. Omnubilé par la créativité, la communication, scénarios positifs. Difficulté à dormir (agitation)
- un plutôt down: Mauvais moral. Angoisse (merci au Xanax). Les idées et projets semblent débiles. Peu d'énergie pour affronter les enjeux de mon boulot, donc je remets (en plus, j'ai entendu dire que cela ne servait à rien dans ces cas là de se mettre trop la pression). D. me trouve terne. Pas d'idées, pas de projets. Omnubilé par les soucis qui m'attendent, scénarios négatifs. Difficulté à dormir (inquiétude).
Je préfère (mais il paraît que c'est courant) l'état "plutôt up", plus confortable.
Il n'y a pas de juste milieux, c'est soit l'un, soit l'autre.
En l'écrivant comme ca, je me rend compte qu'il s'agit de la mobilité bipolaire "de base".
J'ai diminué le Zyprexa il y a quelques semaines, ceci explique peut-être la réapparition de ces phénomènes ?