Lors des épisodes, 2 sujets sont faussés et peuvent servir d'indicateurs : la perception que l'on a de soi, la perception que l'on a de son rapport avec les autres.
Quand on est up :
- perception que l'on a de soi : on a la sensation d'avoir atteint un niveau de compréhension supérieur, d'être hyper-créatif, ... alors qu'on ne l'était pas jusque là. La seule réalité étant que l'on est moins inhibe, ce qui peut avoir quelques aspects positifs.
- perception de son rapport avec les autres : on a la sensation (parfois à juste titre) d'avoir une capacité de conviction phénoménale, de pouvoir entraîner une foule à vous suivre... ce qui n'est pas le cas d'habitude
Inversement, quand on est down :
- perception que l'on a de soi : on a la sensation d'être nul, sans avenir, sans utilité, alors que ce n'est pas le cas si on fait une analyse sur le passé. La sensation d'être nul entraîne des difficultés à apprendre, à s'impliquer, à se mettre en avant, à se prendre en charge.
- perception de son rapport avec les autres : on a la sensation d'être sans intéret, sans amis, alors que ce n'est pas vrai. En revanche ce qui est vrai c'est que cette sensation peut faire fuir les autres.
2011/12/08
2011/11/09
Vaccin
La psychoéducation repose sur l'idée qu'un homme averti en vaut
deux.
Je pense qu'il faut voir cela comme un vaccin.
A chaque crise (maniaque ou dépressive), en sortant de chaque
crise plutôt, le bipolaire doit faire un travail rétrospectif d'analyse.
Ce travail est douloureux, car il revient pour un maniaque à
réaliser quel niveau de délire a été atteint.
Le but de ce travail est d'apprendre.
Apprendre les signes avant-coureurs ou les symptômes une fois que
la machine est lancée.
Réfléchir sur les erreurs. J'aurais du annuler cette sortie ou
cette réunion. Etc...
Mettre en place un certain nombre d'indicateurs, pour l'avenir,
qui lèvent l'alerte.
Tout le monde n'a pas un entourage sur lequel se reposer pour
détecter les crises.
Et l'entourage n'est pas fait pour ça.
L'entourage doit, dans la mesure du possible, être protégé.
L'idée c'est d'apprendre à se connaitre en tant que patient, comme
un diabétique se connait au niveau du glucose.
Et d'apprendre de chaque crise.
Toujours pareil
Ma mère est hospitalisée, en phase maniaque.
Cela me donne une occasion, dont je me serais bien passé, de voir une phase
maniaque de l'extérieur.
Ce qui est sidérant, c'est de voir à quel point toutes les phases maniaques
des gens que je connais se ressemblent.
Comme si la maladie agissait à chaque fois sur les mêmes parties du
cerveau.
- projet à moitié insensé : le
bon sens qui censure certaines idées n'agit plus
- logorrhée : on n'écoute plus
son interlocuteur, on ne se censure plus sur la durée des prises de
paroles
- sommeil : on ne s'étonne pas de
ne pas dormir du tout la nuit
- entourage : on n'intègre plus
comme des données fiables les retours de l'entourage qui vous trouvent
excité
- émotions : on cherche les
émotions fortes, on ne s'étonne pas de bouffées très prononcées sur des
sujets annexes
- etc...
J'aimerais vraiment savoir comment ca fonctionne,
parce que c'est vraiment toujours pareil. Alors que le délire que l’on se fait,
le « trip » est lui à chaque fois différent.
2011/10/22
Ni l'un ni l'autre
En phase de manie, je suis un surhomme, je suis Dieu.
En phase de dépression, je suis un sous-homme, un déchet en puissance.
J'aimerais parfois être ni l'un ni l'autre, et ce faisant, prendre du recul par rapport à moi même.
Ce rapport pathologique à soi enferme dans le soi, et empeche de se considérer comme simplement un homme, comme les autres, de se comparer, de se relativiser.
En phase de dépression, je suis un sous-homme, un déchet en puissance.
J'aimerais parfois être ni l'un ni l'autre, et ce faisant, prendre du recul par rapport à moi même.
Ce rapport pathologique à soi enferme dans le soi, et empeche de se considérer comme simplement un homme, comme les autres, de se comparer, de se relativiser.
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